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Les Arts Plastiques
COMME si toute la
ville elle-même était dans l'ambiance des
JMJ...
« Tiens voilà des crayons, de la peinture,
de la terre, du bois.
A toi de jouer maintenant ! N'aies pas peur,
sois en confiance,
tu n'es pas là pour bien dessiner, bien modeler,
mais pour t'exprimer,
simplement pour témoigner de ta présence ici,
par un signe spontané, gratuit, vrai, juste.
Laisse parler ton désir profond.
Comme dans la prière, dépose ton
fardeau... »
Oui, être là
Une présence pour accueillir...
Ne pas être là pour étaler son savoir-faire,
mais
rechercher la rencontre dans le geste plastique.
Sans hiérarchie ni performance, il n'y a pas de
meilleur.
L'important c'est d'accueillir chacun, être
disponible.
Lui permettre de retrouver le lien qui unit le
geste et le coeur.
J'attends l'inconnu, je possède l'impulsion non
le résultat.
Respecter le dessin, le modelage, la sculpture de
bois,
qui prend forme devant moi sans jugement.
Il ne s'agit pas de "faire de la
communication", mais de communier ?
Venir, c'est déjà un geste. Le goût et la
simplicité de faire plus grand
qu'un préjugé ou un savoir faire.
Dieu aime que l'homme dise quelque chose de ce
qu'il est.
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Du
Pape Paul VI aux artistes « Vous
avez aidé l'Église à traduire
son divin message dans le
language des formes et des
figures, à rendre saisissable le
monde invisible.
Ce monde dans lequel nous vivons
a besoin de la beauté pour ne
pas sombrer dans la
désespérance. La beauté, comme
la vérité, c'est ce qui
résiste à l'usure du temps, qui
unit les générations et les
fait communier dans l'admiration.
Et cela par vos mains...
Que vos mains soient pures et
désintéressées !
Souvenez-vous que vous êtes les
gardiens de la beauté dans le
monde. »
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Dans ce climat de
positivité joyeuse, ou chacun retrouve cette
évidence
directe et simple, commune à l'enfance :
jouer le jeu de la rencontre
et de l'étonnement. Ils se sont appropriés
quelque chose,
des instants de liberté, des instants
d'échanges gratuits.
Les rires fusent, certains se taisent.
Ils remplacent même les pinceaux et vont marquer
les toiles, les sacs, la peau,
les chemises, de formes aux couleurs vives. On
échange ses expériences,
on commente. Une équipe s'est lancée dans la
réalisation
d'une grande fresque qui retrace l'aventure de
l'Arche de Noé.
Un frère est là. Il se tait. Il regarde. Il
médite.
Puis la discussion prend forme et accompagne la
concentration
du geste. Petit à petit la dimension du jeu
s'est installée,
et ces mouvements spontanés traduisent un désir
de vivre,
un désir de partager.Cette capacité
d'émerveillement qui révèle la fraîcheur de
l'âme, d'où vient-elle ?
De cette impulsion fondamentale à laquelle
chacun a répondu ?
Quoique l'on fasse il y a toujours une place
qui nous est réservée dans la Création. Quel
bonheur
d'en prendre conscience.
Cette harmonie vécue ici tient peut-être de ce
mot d'ordre implicite
une façon d'être, de sourire à l'autre.
Dans cette rencontre éphémère, nous sommes
là,
ensemble pour vivre un temps, différemment. Par
un instant partagé,
nous découvrons ce qui nous unit.
Dans ces gestes simples, quelqu'un nous dépasse.
J'ai un moyen d'expression mais j'ai aussi la
foi. J'aime traduire les
mouvements du coeur, donner des signes qui
ouvrent les coeurs,
qui permettent l'échange. Des signes plastiques
faits pour être
donnés, des signes qui n'existent que parce
qu'ils sont porteurs de sens.
Dans l'art, la matière ordonnée, à l'image de
la construction
intérieure, épouse l'intention.
Après la sensation première, vient
l'émotion, puis le sentiment.
Trois stades de notre réalité intérieure.
Descendre en soi même...
Le chemin est le même dans la création.
L'art, chemin vers l'homme pour mieux trouver
Dieu.
Alors, un coup de barre, un coup d'art et ça
repart !
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© Jubilatio ! 1998
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