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Du Christ et par le Christ L'amour qui change le monde

UNE seule réalité transfigure tout :
l'Amour. L'Amour qui habite la création tout
entière, l'Amour qui fait battre le coeur de
l'homme, l'Amour qui demeure caché et qui
pourtant s'est dévoilé un jour dans notre
temps, dans notre histoire. C'était, il y a 2000
ans en Jésus, originaire d'une petite bourgade
de Palestine, Nazareth. Voici qu'une voix venue
du ciel s'adresse à lui, alors qu'il est plongé
dans l'eau du Jourdain : " Celui-ci
est mon Fils Bien-aimé, écoutez-le "
(Mt 3, 17). Cette voix, est celle de
Dieu le Père, dont le Fils par toute sa vie n'a
cessé de dire l'amour. La révolution de
l'Amour, voilà ce que Jésus est venu apporter,
guérissant les malades, libérant les
possédés, redonnant espoir à tous les
désespérés. " Qui est-il donc
celui-là pour remettre les
péchés ? " s'indignaient les
hommes de Loi, les prêtres et tous ceux qui
prétendaient parler au nom de Dieu. Pour les
uns, c'était un prophète, Elie,
Jean-Baptiste... Pour Pierre, un simple pêcheur
mû par une connaissance qui le dépassait, Il
était l'Envoyé de Dieu que l'on attendait. En
fait il était bien plus, puisqu'Il était Dieu
lui-même. Jésus lui-même le leur
révéla : il n'était pas venu de
lui-même, mais Parole envoyée par son Père
comme Don d'Amour du Père à toute l'humanité. |
L'humilité est son chemin

En Jésus de Nazareth, Dieu n'a pas triché.
Né comme n'importe quel petit enfant, il a connu
les phases de la croissance humaine que chacun de
nous a connues, sous le regard vigilant de
parents qui n'ont pas toujours compris les
répliques de leur enfant, comme n'importe quel
parent. Ils s'en sont parfois émerveillés,
parfois en ont été choqués... Néanmoins,
"Marie gardait tous ces évènements et les
méditait dans son coeur"
(Lc 2, 51). Il apprit le métier de son
père comme tout homme qui a besoin de se situer
dans la société des hommes et de gagner sa vie.
Un jour il quitta ses parents pour répondre à
son appel intérieur, pour réaliser sa vocation,
sa mission d'homme. Sa vocation ? Être et
dire l'Amour, vivre le bien afin de révéler que
le souci du Créateur est le bonheur des hommes.
Se choisissant des compagnons afin d'en vivre
avec eux et le donner à voir aux autres, il les
fait propagateurs de cette Bonne Nouvelle :
Dieu vous aime, Dieu n'est insensible à aucun
des malheurs de l'homme et Il est prêt à faire
des merveilles. C'est à cet Amour que le croyant
se livre. |
Croire pour aimer

Croire, voilà la question cruciale pour
aimer. Croire, qu'est-ce d'autre qu'accepter de
faire confiance à la parole d'un autre, sans
preuve préalable. L'amour authentique ne peut
pas demander de preuves, car il est don gratuit
de soi aux autres. Il ne s'achète pas, il se
donne sans retour obligatoire. L'amour ne peut
être calcul, il est spontanéité. Sinon ce
n'est plus de l'amour dont on parle mais d'un
donnant donnant, d'un acte commercial
astucieusement paré du mot amour. S'il faut
croire pour aimer, ne faut-il pas commencer par
comprendre pour croire ? Ou d'abord faut-il
croire pour comprendre ? L'un est
inséparable de l'autre, l'un entraîne l'autre.
La foi permet parfois de comprendre certaines
choses qui ne se démontrent pas, mais qui
s'expérimentent, comme l'amour. Et parce qu'on a
compris, on est prêt à poser un nouvel acte de
confiance, de foi. N'est-ce pas ce que vit tout
homme en grandissant ? Au départ l'enfant
accueille ce que lui disent ses parents avec
d'ailleurs plus ou moins de réticence. Puis
ayant fait l'expérience que cela est vrai, il
comprend petit à petit ce qu'il ne pouvait au
départ qu'accueillir avec foi. Il en est de
même pour la foi en Dieu et en Christ. C'est ce
qu'ont vécu les premiers apôtres, c'est ce
qu'ont vécu les foules, avec toujours des doutes
et des résistances. Alors il est bien normal que
nous soyons comme eux. |
La Bible est notre histoire

C'est toute l'histoire du peuple juif qui
nous est contée dans la Bible, notre propre
histoire, celle de notre avancée progressive
dans la confiance et dans l'amour. C'est
l'histoire d'un peuple aux prises avec ses
propres difficultés à croire en la Promesse de
Dieu donnée à Abraham : « un grand
peuple sortira de toi, il sera béni de
génération en génération sur une Terre
promise ». Or ce devenir prometteur ne se
réalisa pas d'un coup ni sans difficultés.
L'expérience de la foi est rude. Ce peuple
hébreu est purifié peu à peu dans le désert
et apprend ainsi à s'en remettre totalement à
Dieu dans la confiance, sans compter sur de
sordides calculs humains, des combinaisons
politiques et stratégiques. Tout au long de son
histoire, le peuple élu a eu à relire avec un
regard de foi les évènements qu'il traversait
pour y discerner la présence de Dieu et son
action. La Bible, qui n'est pas un livre, mais
c'est une bibliothèque, est la collecte
(réalisée pendant des siècles) des
expériences vécues par des hommes, par un
peuple. Bien que tout ne soit pas admirable dans
ces récits, c'est quand même une histoire
sainte, car une histoire du dialogue de Dieu avec
l'homme qui se laisse conduire à l'amour. La
sainteté n'est pas la perfection. La perfection
est de l'ordre du divin, donc de l'amour. Elle ne
nous sera donnée que lorsque nous contemplerons
Dieu face à face. Totalement purifiés et
irradiés par l'Amour, nous lui deviendrons
semblables. Pour l'heure, ce qui nous est
proposé, c'est de nous mettre en route en vivant
dès maintenant la sainteté, la rencontre avec
Dieu. |
La sainteté : un
héritage reçu au baptême

La sainteté, c'est ce que l'Esprit de Dieu
réalise en nous par sa force, sa lumière, ses
dons. Nous en avons reçu l'héritage par notre
baptême, en bénéficiant du don total que
Jésus a fait de lui-même à son Eglise. Le
baptême fait de nous les membres de son Corps,
de son Eglise en nous incorporant à elle. Etre
membre du Corps du Christ, comment est-ce
possible à moi qui en suis si peu digne ? Don
gratuit du Père, nous le devenons chaque jour un
peu plus en accueillant, dans sa Parole et dans
son Eucharistie, Celui qui est vainqueur de la
mort. "Prenez et mangez, ceci est mon corps,
prenez et buvez, ceci est mon sang versé pour
vous et pour la multitude des hommes. Faites ceci
en mémoire de moi." Chaque Eucharistie,
chaque communion à l'Eucharistie, nous introduit
un peu plus dans ce mystère. C'est la foi, et
donc l'amour qui nous ouvre peu à peu à son
inépuisable compréhension. |
La catéchèse : une
pédagogie pour la vie

Pour nous y aider, la catéchèse vient nous
éclairer sur la signification profonde de ces
mystères vécus dans les sacrements. Faire
siennes les paroles de Jésus au point qu'elles
soient comme des lumières dans toute situation
rencontrée pour bien les vivre, voilà le sens
de la catéchèse, la force de la lecture
méditée et intériorisée de la Bible.
L'Esprit-Saint, dont Jésus nous dit qu'Il nous
enseignera tout et nous rappellera tout ce qu'il
nous a dit, fait le reste. Heureux ceux qui
l'expérimentent et se rendent compte combien
Jésus a dit vrai. Joie, gratitude et vrai
bonheur les comblent à jamais. |
L'Église : une famille une,
mais bigarrée

Dans cette joie vécue, c'est l'Esprit qui
opère la communion entre tous les croyants et
les comble d'amour les uns pour les autres et
pour tous les hommes. Certes, nous sommes dans
une société où bien souvent on a peur de
laisser éclater notre joie, comme le fit
autrefois le grand roi David qui se mit à danser
devant l'Arche d'Alliance, expression de la
présence de Dieu au milieu de son peuple. De
même au Moyen Age, on n'avait pas les mêmes
peurs et il y eut un jongleur fameux à
Notre-Dame qui faisait toutes sortes de
pirouettes devant une statue de la Vierge Marie
pour lui exprimer son amour et sa prière.
Aujourd'hui, les chrétiens d'Afrique ou
d'Amérique Latine, ne s'encombrent pas, comme ce
jongleur, de toutes les précautions que nous
avons parfois pour danser lors de liturgies.
Notre Église est universelle c'est pourquoi,
elle accueille avec joie en son sein divers modes
d'expression qui lui donnent un teint bigarré et
laissent à l'Esprit la tâche de construire son
unité. Les JMJ en furent une éclatante
démonstration. "L'Esprit, nul ne sait ni
d'où il vient, ni où il mène" nous dit
Jésus. |
© Jubilatio ! 1998
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